Le 11 décembre 2003, un lieu d’exposition ouvrit ses portes, rue de Bourgogne à Orléans. Sans vitrines ni trompettes, Frédéric Brandon, premier artiste invité, posa symboliquement la question : “Qu’est-ce que la peinture ?”. Ainsi commença l’histoire du “Garage”, galerie d’art contemporain que venait d’imaginer Michel Dubois. Actuellement fermé.

Sabine WEISS

Intimes convictions

16 mai – 14 juin 2009

Photo F. REGLAIN

Ses images sont connues et presque archi célèbres.
Sabine Weiss appartient bien à la génération des photojournalistes des années 50 : même univers fait de personnages populaires, de décors de faubourgs et de terrains vagues, même regard tendre, parfois sentimental, sur la souffrance et les espoirs des petites gens. Toujours attentive à découvrir quelque secret caché derrière un geste ou une expression, elle guette les instants fugitifs où les gens – particulièrement des enfants ou des vieillards, plus spontanés – abandonnent leur masque social et laissent paraître, à leur insu, une vérité profonde de l’être, le plus souvent une blessure. Elle affectionne la lumière pauvre des églises ou des temples qui préserve le mystère des choses en même temps qu’elle révèle le doute, la crainte, parfois la confiance de ceux qui viennent prier. « Je suis une maniaque de la composition et de la lumière », avoue Sabine Weiss, toujours soucieuse de rendre une situation lisible d’un seul coup d’œil, d’exprimer le plus profond de l’humain avec le minimum de moyens.

En toute intimité

3 février – 15 avril 2018

« A l’origine il y eut Hugh Weiss, peintre américain installé à Paris en 1948, exposé à la galerie en 2007, quelques mois avant sa disparition. De là date l’amitié qui me lie à Sabine, son épouse, grande dame de la photographie humaniste, accrochée à son tour aux cimaises du Garage en 2009. Une exception parmi les toiles, en hommage à un parcours d’une richesse artistique inouïe.
L’œuvre de Sabine Weiss participe, sans nul doute, à la mémoire collective. Ses photos, témoignages en noir et blanc, sont autant de jalons posés au gré des lieux où l’ont portée ses pas, dans le proche comme dans le lointain. L’émotion, la malice, la poésie ou encore le goût de l’autre est le langage de Sabine Weiss et cela se voit, cela se ressent.
Les instantanés capturés dans son viseur illustrent notre histoire, celle des gens, celle de l’humanité. C’est cet aspect que nous avons choisi de montrer dans cette exposition. Je suis très fier d’honorer, une nouvelle fois, ce travail remarquable, internationalement reconnu. Trois lieux, trois ambiances, ne sont pas de trop pour partager avec le public orléanais le monde vu par Sabine Weiss.
À la galerie Le Garage, « En toute intimité » constituera la suite sensible et bienveillante d’«Intimes convictions» montrée en 2009. Un choix de photos à l’image de l’artiste.

Michel Dubois